La vie à la couleur qu'on lui donne et, pour cet automne, j'ai choisi le vert. Au départ, je pensais faire le marathon de Vannes. Mais, il parait qu'il n'est pas facile. Après la rudesse du marathon de Madrid, je souhaitais avant tout me faire plaisir. De là à faire un autre périple à l'étranger dans la même année, j'ai quelque peu hésité.
Seul Dublin était candidate avec une date compatible avec mes contraintes scolaires et la possibilité de faire un séjour en famille à un prix raisonnable.
Finalement, je me suis dit que toutes les occasions de se faire plaisir méritent d'être saisies : on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Patrick au repos et JC mon double partant pour Florence en Novembre, c'est donc en comité restreint que j'ai choisi faire ma ballade irlandaise.
Juin : pas le temps de refroidir...
A peine revenu de Madrid que j'avais déjà des fourmis dans les jambes et une folle envie d'aller traîner mes mollets sur un nouveau marathon. Huit jours après Madrid je rechaussais déjà mes running avec envie. La bonne perf sur les 10 km de Nantes fin mai m'a décidé : 2006 est un bon cru pour moi, je dois en profiter!
Comme d'habitude, je suis allé courir le Web à la recherche d'infos. Toujours en premier, les copains CLM's (Courir Le Monde.org) : à priori, Dublin, c'est une course attrayante, pas trop 'dure' et il y aura au moins 'Symphorien' que je pourrai rencontrer là-bas. Un rendez-vous à peaufiner.
Le site du marathon donne déjà la carte du parcours et son profil qui, s'il n'est pas plat, est quand même moins terrible que son homologue ibérique.
03/06 : je me suis inscrit en ligne pour le marathon. Une façon comme une autre de lancer le projet. Plus question de se défiler désormais ! 55 € pour une inscription de ressortissant européen avant le 1er Août. Il me faut maintenant penser à organiser mon voyage. J'ai plusiseurs pistes à travailler. Ma belle-soeur, qui bien que travaillant en France, est native de là-bas. Et le site de Ryan Air qui propose depuis cette année des vols à coûts réduits au départ de Nantes.
Juillet : le bitume colle aux pneus...
J'aime pô la Kanikule ! Alors j'adapte mon rythme, réduit les distances, fais l'effort de me lever tôt pour aller courir mais c'est pas comme ça que j'aime la CàP :-(
Inhabituel, j'ai couru les 10 km de Saint-herblain le 14 Juillet : en résumé, dur, trés trés dur par une forte chaleur et un parcours pas facile mais un bon temps quand même vu mon manque de préparation du moment : 40'38" et une belle serviette aux couleurs de l'événement pour éponger moulte litres de sueur.
Tout ça avant une petite semaine de vacances pour aller courir le long des rives de l'Yonne et dans le vignoble chablisien.
23/07 : j'ai enfin réussi à réserver mes billets d'avion sur le site de Ryan Air : pour la première fois, nous décollerons en famille de l'aéroport de Nantes ce qui va nous simplifier la logistique du transport (bien moins cher qu'avec Air france et pas besoin de partir de Paris ou Beauvais) : 791 € assurances comprises.
Finalement, nous séjournerons là-bas du 28 Octobre au 5 Novembre : de quoi visiter Dublin mais aussi trouver le temps de sortir pour voir les environs.
Août : relancer un peu la machine
Avec des températures plus humaines, et à un mois du début de la préparation, j'ai repris un entraînement plus "méthodique" : ajout d'une quatrième séance hebdomadaire d'une heure en endurance le lundi, une sortie plus longue le WE (1h45 minimum), fractionnés le jeudi.
06/08 : j'ai bouclé mes réservations. Deux auberges de jeunesses feront l'affaire à un tarif raisonnable. "Jacobs Inn" et "Isaacs Hostel" : à 5 minutes du départ du marathon en plein coeur de Dublin. Coût pour 8 nuits à 4 : 969 €
27/08 : de retour d'une semaine passée dans le Lot-et-Garonne : quelques footings léger, du vélo et de la natation mais surtout de la détente...J'anticipe et par conséquent allonge mon plan d'entraînement d'une semaine car le 10 septembre, je m'alignerai sur mon 5ème semi-marathon Auray-Vannes. 5 sorties prévues donc : endurance ( 1h lundi, 1h30 mardi, 1h45 samedi), 10 côtes (1h30 mercredi) et fractionnés (1h00 vendredi). Si avec mes copains de l'UFCPH nous arrivons à faire une équipe de 6, je participerai à mon premier Ekiden à Saint-nazaire le 17 Septembre (un marathon en relais : 10 Km pour moi).
Septembre : et c'est parti pour le show !
Semaine zéro : finalement cette semaine de préparation supplémentaire anticipée bien qu'assez musclée est plutôt bien passée. Lundi : endurance 1h07', Mardi : endurance 1h30', Mercredi : endurance 1h33' avec 10 côtes longues, Vendredi : 1h10' avec deux longues accélérations de 25 et 15 minutes suivi de 1000 m. de natation, Dimanche : endurance 2h10'. En prévision du semi Dimanche prochain, je vais pouvoir alléger ce que sera ma première semaine de préparation officielle.
Semaine N°1 : comme prévu, un programme allégé en prévision du semi-marathon de Dimanche. Mardi : endurance : 1h33', Mercredi : 50' avec 3 x 1000m (4'05", 3'59", 4'03"), Vendredi : 53' de footing et 1000 m. de natation.
11/09 - Auray-vannes : une 5ème participation sous un soleil de plomb... encore plus de 30°C, au moment du départ à 15h00 mais au final ma meilleure prestation sur ce parcours trés sélectif que je commence à bien connaitre. Une bonne gestion de mon allure, notamment quand j'ai levé le pied suite à un coup de chaud au 12ème, une fin sur les chapeaux de roues... et mon ancien temps de référence de 2004 (1h38'29") atomisé : 1h33'17" soit une moyenne de 13,5 Km/h (4'25" au Km), une vraie satisfaction vu les conditions et le parcours.
Semaine N°2 : encore un programme allégé dû à un déplacement professionnel et en prévision de l'Ekiden de Dimanche. Mardi : endurance 1h24', Mercredi : 1h02' avec fractionnés sur piste (3000m en 12'32", 2000m en 8'22" et 1000m en 3'45"), Vendredi : 1h25' de footing avec trois côtes longues et 1500 m. de natation.
Rome : mardi, je prenait la décision d'accompagner le groupe UFCPH au marathon de Rome en Mars 2007. Aujourd'hui, j'ai accroché dans mon filet mon JC fétiche, mon double quoi. Ca promet...
17/09 - Ekiden de Saint-Nazaire : une belle réussite que cette première édition. J'y ai assuré un relais de 10 Km en 40'27" ce qui est trés correct car je n'avais pas complètement récupéré de mon semi du week-end précédent. J'ai un peu souffert sur les 5 derniers kilos.
Semaine N°3 : une semaine encore un peu perturbée par l'organisation des Foulées de la Gournerie dimanche prochain. Lundi : 56' de décrassage leger, Mardi : endurance 1h30', Mercredi : endurance 1h38' avec 10 côtes longues, Vendredi : 1h10' sur piste (5000m. en 22'01" et 3000m. en 12'56") et 1000 m. de natation, Samedi : endurance 2h12'.
Semaine N°4 : aprés le stress et la fatigue accompagnant l'organisation de Foulées de la Gournerie, retour à la normale avec un planning plus léger. Lundi : 56' de footing leger, Mardi : endurance 1h35', Mercredi : endurance 1h34' avec 10 côtes longues, Vendredi : 1h06' avec 3 accélérations de 5' (au lieu de 3 x 1000 m. sur piste) et 1750 m. de natation, Dimanche : pas de semi comme prévu au plan mais endurance 2h20'.
Bilan à mi-parcours : j'ai bien tenu malgré un agenda de ministre et ai dû faire pas mal d'adaptations par rapport au plan d'origine. Le plus dur m'attend mais la motivation est là. So far, so good...
Octobre : dernière ligne droite...
Semaine N°5 : deux jours à Valence (26) pour le boulot, pas reposant. Mardi : sur les rives du Rhône, endurance 1h05', Mercredi : endurance 1h36' avec 10 côtes longues, Vendredi : pluie et vent pour ces 1h06' sur piste (6 x 1000m. de 4'09" à 4'00" - prévus de 4'30" à 4'10") et 1250 m. de natation, Dimanche : endurance 2h30'.
Semaine N°6 : moins de trois semaines avant le jour J, rien à faire les premiers doutes s'installent... peut-être un peu de fatigue. Mardi : endurance 1h42', Mercredi : endurance 1h55' sous la pluie, Vendredi : plutôt facile ces 1h17' sur piste sous le soleil (4 x 2000m. de 8'54" à 8'31" - prévus de 9'10" à 8'50") et 1250 m. de natation, Dimanche : endurance 2h44' avec un vent froid mais de trés bonnes sensations.
Mardi, renseignements pris auprés de ma mutuelle, j'ai fait le nécessaire pour obtenir une carte européenne pour la prise en charge des frais médicaux (équivalent des imprimés E111 et E101). On ne sait jamais.
Jeudi 13h45, un ciel bleu à peine voilé s'offre à la vue de mon bureau. Un avion de la compagnie RyanAir, en phase d'atterrissage, m'a un instant transporté à Dublin... vivement dans 18 jours. Un petit email à l'auberge de jeunesse pour signaler mon arrivée tardive le samedi soir (atterrissage à Dublin prévu à 23h20) et une réponse dans la soirée : pas de problème, c'est ouvert 24h/24 (thanks John).
Jeudi 22h30, je me suis inscrit pour le marathon de San Francisco du 29 Juillet 2007. Un certain temps déjà que j'y pensais... fouler le Golden Gate, un rêve !
Semaine N°7 : la dernière semaine d'entraînement mais pas forcément ma préférée avec ses 2 séances de fractionnés. Mardi : footing 1h00', Mercredi : 1h19' sur piste avec un rythme volontairement réduit car un peu fatigué (3 x 3000m. réalisés en 13'33", 13'19" et 13'14" - prévus de 13'30" à 13'00"), Vendredi : 1h05' avec 10 accélérations de 2' (prévus 10 x 500m. sur piste) et 1550 m. de natation, Dimanche : cuisses un peu fatiguées, fort vent mais beaux rayons de soleil pour ma dernière longue sortie en endurance de 1h48'.
Lundi : je suis entré en contact avec Christophe, un sarthois qui m'a laissé un message sur mon livre d'Or. Nous décollerons ensemble de Nantes pour courir ce marathon. Rendez-vous pris à l'aéroport !
Mercredi 16h30 : rendez-vous chez un cardiologue pour mon premier test à l'effort. Résultat : "excellent" selon ses propes propos, apte pour le marathon. YES ! [ En savoir plus... ]
Semaine N°8 : la traditionnelle semaine de récupération, le marathon se fait de plus en plus présent dans mes pensées, je fais mes premiers préparatifs virtuels, mes premiers miles dans ma tête...
3 footings légers : mardi 56' avec douceur et soleil, idem mercredi pour ces 43', reste : vendredi ou samedi 40'.
Lundi : réception d'un mail de confirmation à utiliser comme pass pour accéder au retrait des dossards. Echanges de numéros de portables avec le clan des CLM (Symphorien et LeJoc) pour organiser une rencontre sur place.
Le planning :
Départ le 28/10 22h45, aéroport de Nantes, Vol RyanAir à destination de Dublin 23h20
Du 28/10 au 2/11, auberge de jeunesse Jacobs Inn
Du 3/11 au 5/11, auberge de jeunesse Isaacs Hostel
Un marathon ne ressemblera jamais à aucun autre mais tous ont un point commun : le plaisir intense qu'ils me procurent est chaque fois renouvelé.
Dublin et son marathon n'ont pas failli à cette règle.
Shiny Happy Monday !
Départ donc le samedi 28 octobre : décollage à 22h45 de l'aéroport de Nantes (un grand merci au passage à Didier qui nous a servi de chauffeur à l'aller comme au retour) et rencontre avec Christophe, connu par le biais de mon site web, qui part lui aussi en famille à l'occasion du marathon.
Moins d'une heure trente plus tard, le 737 de RyanAir nous déposait en douceur à l'aéroport de Dublin. Frédéric et Emmeline, arrivés le matin même de Paris ont fait le déplacement pour nous accueillir.
Trop tard pour la navette bus, nous avons rejoint notre auberge au cœur de la ville en taxi (20 minutes de trajet plutôt 'toniques' au modique coût de 22,50 €). Après avoir pris possession de notre chambre au Jacobs Inn nous avons de suite reculé nos montres de 2 heures (une pour le décalage horaire et l'autre pour le passage à l'heure d'hiver).
Levés tard le dimanche avec pour seuls objectifs, le retrait du dossard et un restau le soir avec nos cousins irlandais.
Sous un ciel nuageux mais une température douce, nous prendrons la direction de Merrion Road avec le DART (un genre de RER local) pour retirer mon dossard N°9909 en début d'après-midi. Chemin faisant, nous passerons devant le mythique stade de Landsdowne Road (pour les amateurs de rugby).
Une longue queue devant le marathon expo mais finalement, moins d'un quart d'heure d'attente pour me retrouver avec ma puce, mon dossard et le sac pour laisser mes effets perso au départ (proche de l'arrivée). Un petit plat de pâtes suivi d'un tiers de mon carbo-cake, un peu de repos sur place, quelques achats souvenir et nous rejoindrons Frédéric et Emmeline pour un premier restau avec nos 'cousins' à… 18h00. Les Irlandais mangent tôt et, à cette heure, la salle est bondée.
Pâtes et carbo-cake pour moi, il sera temps d'être déraisonnable après !
De retour à l'hôtel vers 21h00 sous la pluie, je me dis que le lendemain ne sera pas rose et prie pour que cette pluie se fasse aussi discrète que possible. Pour la dixième fois, je vais consciencieusement préparer mes affaires pour le lendemain, vérifier et re-vérifier que tout est prêt, que rien ne pourra m'empêcher de prendre le départ.
Lundi, réveillé à 5h00, pas eu besoin du réveil. Debout une demi-heure plus tard pour avaler mon petit déjeuner : 1 litre d'eau, le tiers restant de mon carbo-cake, une banane et un petit café chaud pour le moral.
7h00, je quitte l'hôtel pour rejoindre le départ tranquillement en 15 minutes à pied. Bonne surprise, le ciel est dégagé. Il fait frais mais pas froid.
Le flot de coureurs d'intensifie à l'approche de la zone de départ. Prés de Merrion square, je patiente assis sur les marches des maisons du quartier et commence à me préparer une heure avant le départ.
Quelques petits tours aux toilettes plus tard, en short et débardeur, vêtu de mon sac poubelle je dépose le sac contenant mes affaires à l'endroit prévu à cet effet et commence une longue série d'étirements. Autour de moi, s'affairent des écossais… en kilt of course !
8h30, je vais rejoindre la ligne de départ sur Nassau Street. Pas de sas mais simplement un code couleur pour les dossards distinguant les moins de 4h (en blanc) des plus de 4h (en vert). Le temps de faire la causette avec un lavallois et un vendômois qui s'alignent sur leur premier marathon à l'étranger et me font un peu de pub pour 'le plus petit marathon de France' : le marathon du perche vendômois (moins de 100 participants).
9h00, le peloton décolle sous les ordres du starter. Une clameur accueille ce moment de libération. Maintenant, il faut y aller. Un peu de monde est déjà présent pour ces premiers hectomètres autour de Trinity College puis le long de la Liffey.
Un premier mile en 9 minutes, c'est lent mais je sais que les 7-8 premiers miles sont tout en faux-plats et en côtes. De plus, nous démarrons vent de face, prudence donc sur ces premières foulées. Je suis dépassé par une nuée impressionnante de dossards verts mais ne me laisse pas impressionner. Ce départ trop rapide leur sera sûrement facturé très cher en fin de parcours.
Je fais mes premiers miles au même rythme. Les quartiers dublinois s'enchaînent avec un public plus ou moins éparse, des côtes et... du vent.
Au 4ème mile, nous franchissons les grilles de Phœnix Park (un des plus grands parcs d'Europe). Un cadre magnifique de verdure souligné par les premières couleurs de l'automne mais aussi une longue ligne droite de prés de deux kilomètres avec un fort vent de face.
Jusqu'au 9ème, je suis toujours à 9 minutes au mile. Pire, dans une descente vers le 7ème mile, n'ayant plus de vent contraire, j'ai eu le sentiment d'avoir accéléré et finalement, non, toujours la même moyenne, pas glop !
Rien d'inquiétant mais je m'étonne de ne pas avoir naturellement haussé le ton. Je suis par contre sur une base de 4h et ça, ça ne me satisfait pas trop. Je n'essaye cependant pas de forcer mon allure. Ca monte encore jusqu'au 16ème avec quelques belles bosses.
La sortie de Phœnix park, un nouveau passage au-dessus de la Liffey et nous retrouvons la ville et ses multiples monuments historiques, traversons des quartiers assez agréables aux maisons traditionnelles.
A de nombreux endroits, la foule s'est densifiée, encore un peu avare de 'well done', 'good job' et de 'go France'. Les acclamations prennent force petit à petit et les 'Allez France' commencent à prendre du volume. Comme toujours, je réponds d'un petit signe de la main, le temps d'échanger un grand sourire avec ces inconnus qui me donnent un peu de leur influx et me galvanisent le moral.
Je prends beaucoup de plaisir sur ce tracé mais… je n'avance pas ! 57'34" au 10ème puis 1h55 au semi, jamais je n'ai couru aussi lentement. Je suis toujours cerné par les dossards verts. La machine refuse l'effort et je commence à me dire que je vais me rapprocher dangereusement de mon record… le mauvais, celui de mon plus mauvais chrono sur la distance. Le comble est que je ne ressens aucune fatigue, que tout semble aller pour le mieux.
Je ne sais pas ce qui cloche mais finalement, ce n'est pas très grave. Cette course me plait un point c'est tout.
Et puis, allez savoir pourquoi, à la faveur d'une portion en descente à partir du 17ème mile, j'ai franchement le sentiment d'avoir une meilleure foulée. Je commence à doubler pas mal de concurrents, des dossards verts puis de plus en plus de blancs. Le chrono me confirme l'embellie. Je retrouve mon punch et je déroule avec facilité, j'allonge sans forcer. Les miles s'enchaînent de plus en plus vite.
Chaque 'Allez France' me booste un peu plus. Je reste quand même prudent car jamais je n'ai tant accéléré sur un deuxième semi.
19, 20, 21ème, ça monte de nouveau, de belles bosses, le vent de face refait son apparition. Facile, je grimpe à mon rythme. Après, je sais que le dénivelé me sera favorable.
Un rapide calcul : 20 miles, ça doit faire plus de 32 bornes. Pas de mur, et, de toute façon, je suis en super condition alors je décide d'accélérer franchement pour rattraper le temps perdu. La foule est de plus en plus dense. Les acclamations grandissantes et de plus en plus démonstratives me donnent des ailes. Je dépasse des tas de coureurs aux foulées poussives.
Merrion Road, l'expo marathon, le 23ème, là où je décide d'accélérer encore tellement je me sens bien et même si je commence à sentir mes cuisses donner des signes de fatigue.
Là, le final est somptueux, les Irlandais plus encourageants que jamais.
Le dernier mile, juste avant Trinity College que l'on contourne dans le sens inverse du départ, je repère mon petit Nicolas. Les miens sont là, Isabelle, Gaël, Frédéric et Emmeline. Je ne peux pas passer sans m'arrêter, je ne sais pas faire. Au diable ces quelques secondes perdues : un bisou, deux mots pour dire que tout va bien, le tout immortalisé... en vidéo (ma première).
Dopé, je termine aussi vite que possible. Dernières bouffées d'encouragements, de nouveau Nassau Street, Merrion Square et le portique d'arrivée que je franchis en coupant le chrono.
J'ai les cuisses en feu. Jamais je n'ai bouclé une fin de marathon avec une telle facilité, un tel rythme. Même si je suis loin de mon record, je suis aux anges. 3h34'35" (soit 5'05" au Km, une moyenne de 11,8 km/h), un deuxième semi en moins de 1h40, c'est loin d'être catastrophique.
Retrait de la puce, ma dixième médaille autour du coup, je récupère mes affaires. Si je n'ai pas eu froid en course, là, le vent me donne la chair de poule. Je me couvre le temps de faire de longs étirements. Je retrouverai facilement mon clan.
Retour à pied à l'hôtel pour une bonne douche, puis un énorme sandwich sur O'Connell Street et, enfin, bien mérité, direction le pub le plus proche pour une pinte de dark beer sacrément gouleyante et partagée avec deux anglaises ayant comme moi le maillot de 'Finisher' sur le dos.
Couché tôt le soir même, je repasserai en vue ma course avec un fort sentiment de satisfaction. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à profiter de Dublin jusqu'en fin de semaine.
Seule mission pas encore accomplie, la rencontre programmée avec Symphorien et LeJoc, deux membres de la 'communauté' CourirLeMonde.org. Pas moyen de les rencontrer dans l'immédiat malgré de multiples messages échangés.
Finalement, je rencontrerai Symphorien et sa compagne la veille de leur retour, le temps de faire connaissance autour d'un verre (deux pintes pour être précis) dans un pub de Temple Bar.
Idem pour LeJoc et sa petite famille avec qui nous partagerons un bon restau dans Temple Bar.
Ca aussi, se sont les bons côtés de la course à pied. Une fois encore, j'aurai fait la connaissance de deux CLM vraiment sympas.
Maintenant, pour vous donner un aperçu de la richesse de cette ville et de ses alentours, voici un panorama succinct de nos activités touristiques:
Trinity College : célèbre université et une exposition très intéressante sur un manuscrit aux sources de la civilisation irlandaise, The Book of Kells.
Guinness Store House : l'histoire et les secrets de la fabrication de ce breuvage local et, dans un bar avec une vue panoramique splendide, ma première pinte de dark beer.
Dublin Castle : un monument aujourd'hui utilisé pour les réceptions officielles et dont les premières pierres ont été posées par les vikings, une visite guidée instructive de 30minutes environ.
Malahide Castle : 30 minutes en DART pour visiter ce château ayant appartenu 800 ans à la même famille.
Dublinia : une reconstitution de Dublin au moyen age avec une visite didactique sur les moeurs de l'époque.
Bram Stoker Dracula's Experience : à Clontarf Road (Quelques minutes en DART), une première partie sur la vie de Abraham Stoker - né à Clontarf et ayant résidé à Dublin - et se son fameux roman Dracula suivi d'une attraction pour les moins peureux sur les thèmes propres à l'histoire.
Viking Splash Tour : imaginez-vous dans un ancien véhicule amphibie de l'armée, piloté par un chauffeur habillé à la mode viking, des casques avec deux cornes pointues sur votre tête, en train de faire le cri de guerre viking dans les rues de Dublin et sur le Grand Canal. Une visite historique aussi instructive que burlesque.
Kilmainham Gaol : cette prison 'moderne' édifiée en 1796 et fermée en 1924 a été restaurée pour accueillir le public. Une visite commentée terriblement instructive sur les conditions de détention de l'époque ainsi que sur le sort réservé aux insurgés indépendantistes de 1916.
Ceci ne traduit pas la douceur des ambiances festives des soirées dublinoises dans temple Bar, celles des pubs avec musique et danses traditionnelles, le charme de cette ville au patrimoine culturel et historique immense.
Il faut y aller pour apprécier.
Je ne finirai pas sans faire le traditionnel bilan de ce séjour :
Côté organisation, il n'a pas été difficile de tout assumer : réservation des auberges de jeunesse, du vol avec RyanAir et inscription au marathon se sont faites sur le Net sans encombre.
Nous avons pour la première fois testé les auberges de jeunesse : si elles sont bien situées au cœur de la ville et proches des principaux modes de transport (DART, train, bus, tramway), il ne faut pas être à cheval sur la propreté et le confort, et surtout , pas dégoûté par les sanitaires communs (vraiment infâmes à Isaacs Hostel).
Pas besoin de voiture pour visiter Dublin : les réseaux de transport sont vraiment suffisants et permettent à eux seuls de visiter un nombre impressionnant de sites. Le coût des visites n'est en général pas trop élevé : partout sont proposés des tarifs famille. Il y en a pour tous, grands et petits. Dublin est bien une ville à découvrir en famille.
La restauration est assez chère. Les tarifs des transports sont eux très raisonnables. Prévoyez cependant de faire l'appoint pour monter dans les bus : les chauffeurs ne rendent pas la monnaie!
Pour terminer, je placerai ce marathon dans la liste de mes favoris. Tout m'a plu : une organisation sans faille, pas de chichi mais efficace. Un parcours que j'ai apprécié, pas d'ambiance torride mais le public est là pour vous soutenir tout au long du parcours. Le temps clément est sûrement pour beaucoup dans mon appréciation : apparemment, ce temps là n'est pas habituel.
Maintenant, je vais prendre mon mois pour récupérer et relancer la machine en douceur. Janvier arrivera vite avec en ligne de mire le marathon de Rome le 18 mars.
See you soon !
La vidéo marathon :
Envie d'en parler, de me faire part de vos impressions ou d'en savoir plus pour, qui sait, y aller prochaînement. Ne vous privez pas il est là pour ça... mon livre d'or.
averses éparses, 12 à 16°C .
[ Votre avis ou témoignage dans mon livre d'OR ]
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