Deuxième épreuve d'un mois d'avril pour le moins chargé, aprés les
30 kilomètres de Saint-Julien-de-Concelles courus huit jours auparavant et à deux semaines du
marathon de Nantes, le marathon de la Loire, nous avait attiré, moi et Didier, à Saumur pour sa première édition.
Le retrait du dossard devant être réalisé avant 7h30, partant du principe qu'il nous fallait une heure trente de route au départ de chez Didier, j'avais mis mon réveil à.... 4h00
Tenue préparée la veille, le temps de prendre un bon petit déjeuner, de me préparer, de rouler jusqu'à la Chapelle-sur-Erdre, il était 5h30.
7h00, nous nous garions sur le parking le plus proche du village marathon, à moins de 500 mètres de la ligne de départ.
Un site magnifique, en bord de Loire, surplombé par le château de Saumur.
Il fait frais. Le soleil a du mal à s'imposer face à un voile nuageux assez dense.
Nous filons retirer notre dossard, discutons avec des connaissances de Didier.
Puis nous retournons nous mettre un peu au chaud dans la voiture.
Nous n'en ressortirons que 30 minutes avant le départ.
L'accès aux sas est aisé. Tout semble bien organisé.
Les meneurs d'allure sont en place.
Dans le sas des 4 heures, nous retrouvons Pascal, Traileur du 44, et sa compagne, puis Philippe et Laurent, amis
CLM.
Il est vite 8h45.
Juste avant le coup de feu libérateur, tous les coureurs s'accroupissent pour faire une hola géante.
Coup de feu que nous n'entendrons pas
L'objectif du jour est simple.
Ne pas trop puiser dans les réserves en prévision du prochain marathon dans deux semaines.
Deux marathons en deux semaines, 3 compétitions de plus de 30 kms en 4 semaines, c'est une première pour moi.
Savoir si le physique va suivre, là est la question.
Nous partons donc à 10 km/h pour un premier semi de toute beauté.
Non seulement les bords de Loire sont superbes mais nous traversons de nombreuses localités où les maisons et propriétés en tuffeau (craie blanche) sont magnifiques.
Petit hic, nous avons un léger vent de face.
Mais il y a des spectateurs un peu partout : c'est bon pour le moral.
Malgré quelques faibles ondulations, le parcours est plat.
A chaque ravitaillement, je vais faire de longues pauses techniques... pas le choix
Au deuxième, je vais retirer les manchons qui me tenaient chaud aux bras et sont devenus inutiles.
Ces arrêts nous permettront de doubler et redoubler Pascal, deux coureuses de Loches, un Polnareff avec une sono portative qui mettra en musique un bon paquet de nos premiers kilomètres.
Pas de boisson énergétique, je me contenterai d'eau.
C'est vers le18
ème que je vais commencer à avoir des fourmis dans les jambes.
J'accélère naturellement et vois que Didier et Pascal se laissent distancer.
Je patiente...
Peu avant Gennes, je décide de filer seul : courir trop lentement me pèse.
Le parcours emprunte un superbe pont pour franchir la Loire et rejoindre les Rosiers-sur-Loire.
Là encore, il y a du monde pour nous encourager.
A partir du 20
ème, je tape les 12 km/h sans forcer.
2h03' au semi.
Finir sous les 4 heures me parait jouable.
Je garde donc la cadence.
Ayant accéléré, je double énormément de coureurs mais je me demande si c'est bien raisonnable et si je vais tenir.
Au km 24, à Saint-Clément-des-Levées, se trouve le passage de relais pour les coureur du duo.
Un peu plus loin, je rattraperai puis doublerai les meneurs d'allure "4h00".
Jusqu'à Saumur, bien qu'agréable, le parcours sera moins attrayant.
Heureusement, je tiens la forme et ne m’ennuie pas trop.
Quelque spectateurs par-ci, une animation par-là...
Tout va rouler jusqu'au 35
ème.
Une fois encore, je suis pris d'une envie pressante... et tenace.
Au ravitaillement, je me cache entre un buisson et un utilitaire pour vaquer à mes besoins.
Cette courte pause va me perturber.
D'abord, je coupe par réflexe mon chrono et ne m'en apercevrai que quelques centaines de mètres après être reparti
Ensuite, j'ai perdu le rythme et mes jambes sont réticentes à l'effort.
Je vais abandonner 15 à 20 secondes au kilomètre, revenant à environ 5'20" au kilo.
La fatigue dans ces derniers kilomètres commence à se faire sentir.
Mais nous arrivons dans Saumur.
Le tracé dans les rues est plus varié.
Au km 38, alors que je franchi le pont Cessart, un gars (en 'civil') avec un appareil photo me rattrape et court à mes côtés. Son visage me dit quelque chose.
Il me dit "eh, nous avons couru un trail ensemble". C'est fort probable mais je n'arrive pas à m'en souvenir et je me pose encore la question.
Bien sympa ce moment.
Après le pont, nous allons courir dans le centre historique de la ville, très agréable mais je commence à piocher un peu.
Au km 40, je double Philippe.
Au km 41, nous retrouvons les bords de Loire, vent de face, pour rejoindre la ligne d'arrivée.
3h59' et des poussière au chono officiel... je trouve les ressources pour garder la cadence jusqu'au bout et passer sous le portique en 3h59'17".
C'est au final en 3h56'50", temps réel, que je terminerai mon 47
ème défi marathon.
Je suis soulagé, un peu HS mais soulagé d'avoir bien tenu la distance.
Un peu plus loin, la médaille m'est passée autour du cou.
J'éviterai le verre de pétillant offert au marathoniens... trop peur de le voir repartir dans le caniveau.
Là, commence la seule vraie galère du jour.
Pour accéder à la structure où est remise la dotation des coureurs, il y a une queue incroyable.
Il me faudra plus d'une heure pour récupérer une bouteille de pétillant et un sweat-shirt que je m'empresserai d'enfiler tellement j'ai froid.
Je retrouve mes coureuses lochoises, Pascal, sa femme, Philippe : tout le monde content d'en avoir fini avec succès.
Je repartira retrouver Didier qui m'attend à la voiture.
Mon estomac peine à retrouver l'équilibre.
Deux doigts au fond de la gorge et un hoquet salvateur lui remettront les idées en place.
Après la terrible épreuve
du marathon de Funchal en janvier dernier, j'ai renoué avec le plaisir de courir un marathon.
Voilà, 3 jours après ce périple, je constate avec satisfaction que, outre une petite fatigue bien légitime, je ne suis pas courbaturé.
Un peu de natation et quelques footings légers vont me servir de récupération.
On fera le bilan dans deux semaines à l'occasion de mon 8ème marathon de Nantes.
Voici le relevé de ma Garmin 310XT pour cette première édition du marathon de la Loire à Saumur, mon 47ème marathon...
Un petit manque au 35ème kilomètre : pris d'une envie pressante, je me suis arrêté à l'abris d'un buisson au ravitaillement et j'ai, pas réflexe, coupé mon chrono.
Je ne me suis aperçu de mon erreur que 500 mètres plus tard environ.