Il en aura fallu du temps pour que je participe à ce 40
ème marathon de Nantes, le 11
ème de ma série nantaise.
2020, 2021, 2022, la crise du Covid a cruellement enlisé le calendrier.
Mais, restons positifs, elle est enfin arrivée cette nouvelle édition !
Côté 'moins bien', une blessure assez sérieuse à un ischio qui me pénalise depuis quelques mois.
Avec de la kiné depuis le début d'année et une reprise en douceur et très, très progressive, j'en suis arrivé en ce début avril à courir plus de deux heures sans trop souffrir.
Alors j'ai décidé de tenter le coup.
Le parcours est un long spaghetti dans le centre de Nantes : parfait pour moi dont l'objectif premier et de voir jusqu'où je serai en mesure de tenir.
Direction la cité des congrès en ce samedi matin pour récupérer mon dossard.
10h, le centre n'a pas encore ouvert ses portes et une longue file se forme aux portes de l'expo marathon.
Un petit quart d'heure d'attente et quelques minutes de plus pour récupérer mon précieux sésame.
Je prendrai quelques instant pour discuter avec
Vincent Dogna (artiste peintre et marathonien membre de la communauté CourirLeMonde.org) avant de retourner at home.
Voiture, tram, marche : un peu avant 8h00, je me pointe aux Machines de l'Ile sans consigne et uniquement paré un somptueux sac poubelle en guise de protection contre la petite fraîcheur matinale.
En ce dimanche, le ciel est dégagé laissant présager une chaude journée.
J'assiste au départ du semi-marathon.
J'ai un peu à attendre avant le départ donné à 9h15 seulement.
L'occasion de retrouver Matthieu et Benoît (futurs partenaires du marathon du Médoc en septembre) puis Isabelle qui, partie courir le semi, me fera profiter de sa doudoune bien chaude que j'irai planquer pour qu'elle puisse la retrouver plus tard.
Toujours émouvant ce départ sous les Nefs. Plus de trois ans que je ne me suis pas aligné sur cette distance...
Il est vite 9h15, le départ est donné. Je pars en trottinant et plein de doutes sur ma capacité à aller très loin.
Mais je suis hyper content d'être là alors je profite.
Première alerte, à peine quelques centaines de mètres parcourus et, en bas du pont Anne De Bretagne, je bute sur une borne et manque de m'étaler me rattrapant de justesse aux hanches d'une jeune femme devant moi.
Un peu confus, je m'excuse platement et fait face aux sourires narquois et remarques moqueuses de mes potes!
Mon ischio n'a pas aimé le rattrapage et déjà une belle douleur se fait sentir. Heureusement, elle va s'estomper rapidement.
Bon, il va falloir rester concentré.
Le tracé nous conduit jusqu'au parc de Procé. En chemin, j'ai retrouvé Thierry (pote de marathon que je n'avais pas revu depuis un bon moment).
Nous papotons généreusement sur ces premier kilos. Je reste concentré sur mon allure assez lente et me fait dépasser par une quantité importante de concurrents.
Ça ondule bien sur ces premiers kilos qui nous mèneront jusqu'au cours des 50 Otages.
Il faut beau. Il y a pas mal de spectateurs et beaucoup d'encouragements. Top !
Premier passage le long de l'Erdre. Le Champ de Mars. La rue de Strasbourg. Les bords de Loire. L'Ile de Nantes.
Je ne vais pas vite mais la machine tient bon.
Pas de détour par St-Sébastien et ses Pas Enchantés cette année : nous restons sur l'Ile de Nantes de Malakoff au Hangar à Bananes, certainement la partie la moins chouette du parcours.
Ce retour au point de départ annonce la deuxième boucle qui sera plus longue que la précédente car un détour par le Jardin des Plantes s'y est invité.
Physiquement, à mi chemin, je sens la fatigue commencer à pointer. Je manque d'endurance et ça se sent.
Mon ischio sans être douloureux se fait un peu sentir lui aussi.
La chaleur, que je redoute plus que tout, commence à donner soif.
A partir du 30
ème, mes forces déclinent et mon ischio commence à râler.
Je vais alors ralentir et alterner course et marche.
Je laisse défiler le chrono que, jusque là, je n'avais pas trop regardé.
Je reste concentré sur mon objectif.
Les kilomètres passent et, reprenant un peu de jus, je trottine de plus en plus.
Dernier passages devant les Nefs, il reste moins de trois kilos. Je sais que j'irai au bout.
Et, j'irai jusqu'au bout d'une traite en retrouvant une belle petite foulée.
Je le tiens ce 56
ème !
J'accélère nettement sur la ligne droite qui mène à la Cité des Congrès.
Je donne mes dernières forces sur la moquette rouge qui conduit à l'arrivée.
Je coupe le chrono en 4h36'34" heureux... et soulagé.
Un nouveau petit LU en guise de médaille : datée au 26 Avril 2020, tout un symbole.
Une veste de survêtement rouge et blanche en récompense, idem.
Je suis cuit et ne traine pas trop pour rentrer. Malgré tout, il me faudra marcher près de 3 kilomètres pour rejoindre la station de tram la plus proche.
Le bilan de ce marathon restera très positif.
J'ai tenu. Mon ischio a tenu.
Je peux désormais envisager un retour à la compétition.
Pas de grande vitesse ni d'efforts démesurés mais largement de quoi me faire plaisir.
En projet,
Stockholm,
le Médoc et
Amsterdam !
Enfin !
3 ans sans courir le moindre marathon.
Et, patatras, au moment de relancer la machine sur cette belle distance, une méchante tendinopathie mal placée m'a stoppé dans mon élan.
1 mois et demi sans courir.
Kiné et reprise en douceur début janvier pour arriver à recourir une toute petite heure sans m'arrêter début février.
Une lente progression pour enfin taper les deux heures fin mars.
C'était décidé, bien qu'une gène soit encore présente, je voulais me tester sur ce marathon local avec pour seul enjeu de voir jusqu'où je pourrais aller.
Et, ben, voilà, c'est fait, parti sans trop y croire, kilomètre après kilomètre, j'ai tenu.
Ma gène, sans devenir une vraie douleur, m'a obligé à tenir une modeste allure et à marcher un petit peu.
Les jambes n'étaient pas prêtes elles non plus à avaler ce long périple et ont un peu souffert sur les 8 dernier kilos.
Le beau temps était de la partie et le mental a fait le reste.
En attendant le récit complet, avec cette 56
ème réalisation, mon compteur marathon est enfin débloqué.
On y croyait sans y croire.
Avec l'annulation du marathon de Nantes déjà reporté en octobre, mes espoirs de courir un marathon en 2020 fondent comme neige au soleil !
Il faudra une fois encore attendre 2021 pour penser marathon.
Faut-il miser sur La Rochelle
Aujourd'hui, un incendie vient de détruire une partie de la cathédrale de Nantes.
Cherchons une bonne nouvelle
Il fallait s'y attendre.
L'annulation ou le report de toutes les manifestations culturelles et sportives du fait de la crise sanitaire liée au coronavirus est devenu un lieu commun.
Confiné, en télétravail jusqu'à nouvel ordre, plus de piscine, ni de bibliothèque, plus de répétition avec The JAXS, concert du 4 Avril à Rouans annulé, mon horizon se rétrécit de jour en jour.
Pas de compétition non plus mais, au vu de ma reprise poussive et très, très progressive après deux mois physiquement difficiles et avec trop peu de kilomètres engrangés, cela ne me prive pas trop.
Et voilà, c'est au tour du marathon de Nantes de passer à la casserole.
Pas d'annulation mais un report au 25 octobre.
Pas de remboursement possible.
Du coup, moi qui comptais faire le marathon d'Amsterdam prévu le 18 octobre, ça me complique l'existence.
Report à 2021 fort probable