Pour ma deuxième participation à cette prestigieuse compétition, je me suis décidé à vous faire le récit de ce qui restera un de mes meilleurs souvenir de marathonien : positif tant sur le plan sportif que sur le plan relationnel.
Aprés un pâle marathon de Nantes début 2003 puis un rendez-vous raté fin de cette même année pour raison extra sportive, fort de mon expérience de 2002, j'ai choisi Paris pour me relancer sur 42 km.
Une préparation prometteuse...
J'ai remis le pied à l'étrier début janvier. Toujours 3 sorties par semaine, mais avec une séance de fractionnés pour reprendre l'habitude.
Deux semaines avant le début de ma préparation, j'ai ajouté une sortie suppléméntaire en endurance d'environ une heure pour m'accoutumer aux 4 entrainements hebdomadaires qui m'attendaient.
J'ai adopté à nouveau ce plan à objectif 3h15' qui me convient si bien même avec un objectif affiché de 3h30'. J'ai pris quelques libertés pour m'adapter au calendrier des courses locales, remplacer certaines séances de fractionnées sur piste (que je n'apprécie pas beaucoup) par des fractionnés sur chemins et routes. J'ai laissé tomber les boissons énergétiques pour ne boire que de l'eau lors de mes longues sortie. Je suis quand même resté très proche du plan initial en termes de difficulté et de progression.
Au bout de 3 semaines, j'ai couru les Foulées de Saint-Sébastien sur Loire sur 10 Km (normalement prévues en semaine 2, mais j'ai fait avec les aléas du calendrier local). Première satisfaction avec un temps de 42'19" et premier record perso sur cette 'courte' distance que je n'apprécie guère : 14,18 Km/h, je me surprends moi-même !.
Au bout de 5 semaines, je me suis aligné sur le semi marathon d'Orvault (normalement prévu en semaine 4, mais j'ai fait encore avec les aléas du calendrier local). Deuxième satisfaction avec un temps de 1h33'37" et deuxième record perso sur ce parcours réputé difficile : 13,46 Km/h et c'était moi pour de vrai !.
Une dernière semaine de récupération avec un régime alimentaire (en fait , je n'en avais aucun de particulier si ce n'est une bonne hydratation et un max de fruits et légumes comme d'habitude) uniquement modifié les 3 jours précédent l'épreuve : pâtes et riz en abondance !
A l'issue des huit semaines de préparation de mon plan, je suis confiant et me dit que les 3h33' de 2002 ne devraient pas résister. Si seulement, j'étais sûr de tenir (toujours cette petite angoisse).
Courir le monde : partager encore et toujours...
Parallèlement à ma préparation, j'ai fait la découverte d'un site que je vous recommande car il est fait de sincérité et de sympathie, par des coureurs de tous horizons rassemblés par une volonté de faire partager leurs expériences. Animé par Riri06, ce site m'a rapidement séduit. J'y suis allé de mon récit du marathon de New-York, y ait déposé photo et médailles.
Au fil des forums et des messages échangés, j'ai pris plaisir à communiquer avec ce que nous tous appelons aujourd'hui la communauté 'Courir Le Monde' (CLM). Il ne manquait plus qu'une chose à cette formidable initiative : une rencontre. Les pseudos, c'est bien sympa ; les personnages, les vrais, c'est bien plus fort pour sceller de vrais liens d'amitié. Le marathon de Paris s'est vite imposé comme la première manifestation capable de réunir bon nombre de ces membres actifs.
Riri06, c'est démené pour assurer une permanence à l'expo marathon la veille (avec en guest star Irina Kazakova) et un point de rendez-vous le matin même de la course. Ces quelques photos attestent de notre rencontre et des liens privilégiés que nous avons pu établir.
Pour un départ donné à 8h45, lever à 5h15 : petit déjeuner composé d'un bol de flocons d'avoine avec un peu de lait, jus de pamplemousse, banane et d'un petite tasse de café. Je me prépare en douceur et sans bruit pour ne réveiller personne : une dernière inspection de tout le matériel pourtant minutieusement préparé la veille (la puce à la chaussure droite, la pommade anti-échauffement, le sparadrap pour les bouts de sein, sac poubelle, vieux T-shirt, bouteille en plastique vide - devinez pourquoi -, le dossard épinglé au maillot).
7h00 : il pleut !! ça craint ! Mon taxi de beau-frère se lève. Il me déposera aux Champs, tentera de suivre ma progression et me récupèrera plus tard à l'arrivée : Merci Frédo !
8h00 : rendez-vous pour la photo avec les membres de CLM. Le ciel s'est dégagé, le vent est tombé, la température matinale est douce : super !
8h15 : rentrée dans le SAS des 3h30' suivi de quelques étirements sur place pour patienter. Toujours la même ambiance faite de joie mais aussi d'attente un peu tendue du moment de libération pour se coller à se que tous attendent depuis des semaines. Pratique à ce moment là la petite bouteille en plastique planquée sous mon grand sac poubelle !
8h45 : le départ et pendant prés de 13 Km, je me laisse dépasser (pourquoi partent-ils tous si vite ? n'étais-je pas dans le bon sas ? Peut-être l'exhaltation, la descente des champs ?) puis me force à ne pas trop zigzaguer pour dépasser. Je démarre donc en douceur, prends le temps de trouver de bonnes sensations, profite des magnifiques sites qui jalonnent ma progression, fais même une pause pour satisfaire une envie pressante aux abords du bois de Vincennes (la seule !).
Aprés 15 Km, je commence à accélerer, trouve mon rythme et me sens vraiment bien. Le chrono s'en ressent, je commence à dépasser ceux qui sont partis un peu vite : bon pour le moral. Malgrés ce bon rythme, je perds beaucoup de temps aux ravitaillements (que je ne manque surtout pas), à chaque virage un peu serré et à chaque rétrécissement même léger du parcours : plus de 30 000 coureurs dans les rues de Paris, c'est beau...mais c'est quasiment le périph aux heures de pointe ! Je patiente donc le plus souvent bloqué derrière une masse infranchissable de coureurs : frustrant mais je savoure toujours cette traversée de Paris!
Je franchis le semi en un peu moins de 1h48. Je suis dans les temps et mon rythme est bon. Je continue ma progression : 12 572e au km 10, 11 708e au semi, 10 277e au km 30 ...
J'aborde le 30e km en bonne forme et là commence une petite galère. Jusqu'au 34e, je me retrouve englué dans une masse de coureurs tellement dense qu'il m'est alors tout simplement impossible de garder mon rythme : je fais 3 km à plus de 5 minutes au kilo (5'20" au pire !) et commence douter de ma capacité à atteindre mon objectif de 3h30'.
A 4 Km de l'arrivée, j'ai encore prés de 2 minutes de retard sur mon objectif mais profite d'une éclaircie dans le bois de Boulogne pour accelérer encore. Je me fais vraiment violence et, aujourd'hui encore, me demande comment j'ai tenu 4 Km à ce rythme en ayant l'impression de ne plus pouvoir en donner plus.
42,195 : un coup d'oeil à mon chrono et ... 3h29'25" : quel bonheur d'avoir pû redresser la situation (même si je loupe mon record perso de... 10 minuscules secondes... damned !), je n'en reviens pas d'avoir réussi à passer sous la barre des 3h30'. Mon sprint final me fait un peu mal aux gambettes mais, pas de crampes. Je n'ai même pas vu qu'il y avait des photographes à l'arrivée, c'est dire si je n'avais qu'une chose en tête à cet instant : moins de 3h30'. Ma médaille à la main, un poncho fourni par l'organisation à l'arrivée (appréciable) sur le dos pour ne pas me refroidir, je savoure cette course.
Si je devais dresser un bref bilan, je dirais que j'ai bien géré ma préparation (même avec des changements par rapport au plan d'entraînement initial : l'expèrience peut-être ?) et, en course, su être patient en dosant mon effort avec toujours le même objectif : prendre du plaisir à participer et finir en bon étât. Un petit regret tout de même, cette foule : plus de 30 000 dans les rues de Paris, c'est vraiment trop surtout si l'on ne part pas dans les premiers. Bousculades, glissades, ralentissements, arrêts, autant de pertes de temps qui me laissent vraiment à penser que je pouvais faire mieux, beaucoup mieux vu mon état de forme. Je termine 7259e en ayant dépassé plus de 5200 coureurs sur les 32 derniers kilomètres (dont près de 3000 sur les 12 derniers : ça s'appelle finir au carton)!
Satisfait par ce 5e marathon, je le suis vraiment à tous points de vue. Il ne reste plus qu'à attendre mon diplôme et les photos! Vivement le prochain....j'ai provisoirement abandonné le projet Québec (budget en berne !), une piste pour Venise le 24 octobre... à suivre.
Envie d'en parler, de me faire part de vos impressions ou d'en savoir plus pour, qui sait, y aller prochaînement. Ne vous privez pas il est là pour ça... mon livre d'or.